Cicatrices d’acné : comment retrouver une belle peau

Cicatrices en relief ou en creux… Pour estomper les stigmates de l’acné, il existe de nombreuses solutions, plus ou moins efficaces. Mais le meilleur moyen de les prévenir est encore d’empêcher le développement de l’acné en consultant un dermatologue dès l’apparition des premiers symptômes.   

L’acné est une maladie inflammatoire chronique du follicule pilo-sébacé. Elle peut perdurer à l’âge adulte, et ses séquelles peuvent marquer durablement les patients, notamment sur le plan psychologique. Contrairement à l’eczéma ou au psoriasis, elle peut engendrer des stigmates cicatriciels définitifs au niveau du visage, du cou ou du thorax.

"En consultation, je vois des patients traumatisés par leur acné, dont l’adolescence a été gâchée par les boutons et qui aujourd’hui encore sont complexés par ces lésions résiduelles", atteste la Dre Naima Midoun, dermatologue. Comment les prendre en charge ? Toutes les cicatrices d’acné sont-elles définitives ? Peuvent-elles disparaître naturellement ? Qu’en est-il de l’efficacité des peelings ? 

Comment se forment les cicatrices d’acné ?

"Les cicatrices d’acné font suite à des lésions inflammatoires qui s’inscrivent dans la couche moyenne de la peau, le derme", explique la dermatologue. Elles peuvent être définitives, et d’autant plus embarrassantes qu’elles se situent souvent au niveau du visage. Dans un premier temps, elles revêtent une couleur rouge ou rosée, puis blanchissent progressivement.

Pour rappel, l’acné se traduit par un ensemble de lésions cutanées . Elle débute par la formation de comédons (des lésions rétentionnelles) qui peuvent disparaître spontanément, persister, ou éclater. Lorsque ces comédons éclatent dans le derme, ils occasionnent une lésion inflammatoire qui se traduit par la formation de macules (taches cutanées non palpables qui ne laissent pas de cicatrice). Des lésions plus profondes, comme des papules (boutons visibles, palpables et de petite taille) ou des nodules (boutons visibles, palpables et de plus grande taille) peuvent ensuite apparaître et générer des cicatrices.

Différents types de cicatrices d’acné

Le plus souvent, les cicatrices sont superficielles, plutôt discrètes, et non définitives. Mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Il existe plusieurs types de vraies cicatrices : 

Des cicatrices en creux : "cratères" (peu profondes) ou "pics à glace" (plus profondes et plus étroites) ; 

Des cicatrices en relief :  les botriomycomes (petites ou larges) et les chéloïdes (plus volumineuses et désagréables car elles déménagent). 

Des petites boules blanchâtres à la consistance molle (élastolyses périfolliculaires), peuvent également apparaître sur le visage et le tronc de personnes aux peaux foncées (phototype IV à VI). 

"Certaines personnes présentent une seule variété de cicatrices, pour des raisons que l’on n’identifie pas bien, tandis que d’autres en présentent plusieurs (en creux, petites ou larges et chéloïdiennes, etc)", précise la Dre Midoun. 

Certaines peaux sont-elles plus à risque ?

Certaines peau, plus fines, moins résistantes marquent plus rapidement et sont donc plus exposées au risque de cicatrices. Les patients présentant des formes sévères d’acné, comme l’acné kystique ou nodulaire sont également plus à risque.

Dans les cas d'acné excoriée, le risques de cicatrices est également plus important. Les personnes qui souffrent de ce trouble anxieux ne peuvent s'empêcher de triturer et/ou gratter leurs imperfections de façon compulsive et obsessionnelle, ce qui, dans le cas de l'acné, aggrave l'inflammation. 

À noter, on peut favoriser l'apparition de cicatrices en perçant soi-même ses boutons, mais elles peuvent également se former spontanément en cas d'acné inflammatoire, nodulaire, ou fulminante non traitée.

Quand et qui consulter pour des cicatrices d'acné ?

La prise en charge de cicatrices disgracieuses doit être réalisée par un dermatologue. L’idéal est de consulter à nouveau le professionnel qui a prescrit et suivi le traitement de l’acné au stade inflammatoire. 

Quel que soit l’âge ou le type de lésions cutanées, mieux vaut toujours consulter un dermatologue. D’autant plus s'il y a un lourd passé acnéique dans la famille. "L’acné n’est pas qu’une affaire d’âge. Il ne faut pas la banaliser au moment de l’adolescence. On constate parfois des formes très sévères liées à un déterminisme génétique qui peuvent endommager la peau à vie. Et plus on laisse traîner, plus on risque de s’exposer à des cicatrices, notamment au niveau du visage", insiste la Dre Midoun. 

Penser à la téléconsultation

Si vous n’avez pas la possibilité de consulter un dermatologue près de chez vous, ou si les délais d’attente sont trop longs, n’hésitez pas à vous tourner vers la téléconsultation. Vous pourrez ainsi être pris.e en charge avant d’obtenir un rendez-vous en présentiel. "Même en téléconsultation, on arrive à poser un diagnostic précis et à prescrire le traitement approprié, le temps que les patients trouvent un dermatologue disponible près de chez eux".

Plus l’acné est sévère et la mise en route du traitement tardive, plus les risques de cicatrices sont importants. Le meilleur traitement  contre les cicatrices d’acné, c’est donc la prévention de l’acné elle-même ! 

Il existe plusieurs types de traitements, administrés selon la forme et la sévérité de la maladie, l’âge du patient, l’impact sur sa qualité de vie, les traitements qu’il a déjà suivi, etc.  Localement, on peut traiter l’acné grâce à des médicaments topiques (notamment les rétinoïdes utilisés dans les cadre de l’acné rétentionnelle). Les anti-inflammatoires locaux, comme le péroxyde de benzoyle permettent, eux, de traiter les lésions inflammatoires.

En complément, par voie orale, certains antibiotiques sont également efficaces. Pour compléter ces traitements, des nettoyages de peau consistant à percer et vider les lésions rétentionnelles peuvent être réalisés par les dermatologues. Enfin, si cela ne suffit pas, le médecin peut proposer un traitement par isotrétinoïne en seconde intention (proscrite chez la femme enceinte ou en âge d'enfanter qui ne prendrait pas de contraception).

Cette prise en charge doit être durable pour éviter les récidives. Ce n’est pas parce qu'on n’a plus rien sur la peau que l’acné ne va pas revenir. Il faut surveiller les résurgences et ne pas hésiter à retourner chez son dermatologue si nécessaire. 

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